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La Petite Gironde, 2 mars 1880

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La Petite Gironde
2 mars 1880


Extrait du journal

Plus tard, après la lettre qu'il m’a écrite de son lit de mort, j’ai compris que ces personnes étaient des amis qui n’agissaient que d’après ses ordres. Mon vieux camarade trouvait sans doute que je n’avais pas encore assez souffert!... — Mais, lorsqu’il vous a supplié de réhabiliter la mémoire de votre femme, lorsqu’il vous a dit que votre fils vous pardonnerait à ce prix, pourquoi n’avez-vous pas consenti à la réparation demandée? — Pourquoi? pourquoi0 Parce que j’aurais d’a bord voulu que mon (ils me revint sans condition. Plus tard, lorsque l'amour paternel a été plus fort que mon orgueil, je l'ai cherché en vain : j’avais i perdu ses traces Les propriétés dont il avait hérite étaient bien vendues celte fois. Le découragement m’a pris alors; je l’ai cru mort, et je l'ai pleuré. Oh! bien amèrement, croyez-moi! Vous l’avez vu, du reste !... Comme pour donner raison à cette assertion, ses larmes recommencèrent à couler. ' C’était si touchant, si triste de voir ce visage hau tain et livide baigné de pleurs, |que Jeanne ne pu t en supporter la vue. Elle s'empara.de sa main inerte. — O mon oncle, balbulia-l-elle. suffoquée d’émo tion, croyez-moi, il est bien doux d'aimer et de par donner!.".. , . — Aimer!,., murmura-t-il à son tour, je n ai pas fan autre chose toute ma vie, joXat vécu que pour cela! Puis, plus bas et d un accent humilié mais con vaincu, il ajoutaPardonner!... c’est à moi qu’il faut pardonner; c'est moi qui ai été le criminel ; c est moi qui ai tué ma femme et renié mon fils! — Oh!la bonne parole! s'écria Jeanne; ayez donc le courage d’aller jusqu'au bout. S'il est horrible d’être coupable,.il est peut-être encore plus beau de savoir réparer ses torts. — Oh! j'v ai pensé bien souvent. Je ne l'ai jamais pu. Aujourd hui. ma fille chêne, la douce voix a aoiolli mon cœjjr, tu mc-deunes lajorce do remplir...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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