Extrait du journal
mande le bon sens, les engage ouvertement à rayer deux, trois, cinq, six, sept noms, et à les remplacer par des candidats de leur choix. C’est tout simple ment prêcher l'éparpillement, l’émiettement, le gaspillage des suffrages républicain^, l’indiscipline, l’anarchie, alors que nous sommes en présence d’une armée réactionnaire compacte, prête à mar cher comme un seul homme vers les urnes électo rales ; c'est chercher à provoquer un second tôur de scrutin, sans souci de l’intérêt supérieur de la République, dans l’espoir de faire triompher au ballottage des combinaisons et des intrigues aussi inavouées qu’inavouables, mais dont le secret est celui de Polichinelle. Le corps électoral, qui tient à sa loyauté et à son honneur, qui dédaigne les compétitions de coulisse, qui place au-dessus de tout la nécessité d’iniliger à la réaction, et dès le premier tour, une défaite dé cisive, ne tombera pas dans ces pièges subtils, et de sa main vigoureuse il fera justice des manœuvres dans lesquelles une coterie aux abois essaie de l’en gager et de le compromettre. 11 sait que rien ne favoriserait mieux nos adversaires que la dispersion à l’infini des voix républicaines, sous prétexte de donner satisfaction à telle ou telle préférence per sonnelle. H n’égarera pas, il ne perdra pas ses suffrages sur des citoyens qui ne sont pas candidats et ne veulent point l’être, ni sur des personnalités dont les chances de succès sont nulles. Il votera en masse pour les candidats que lui présentent et lui garantissent ses délégués au Congrès de la Ligue républicaine, et, dès dimanche, la démocratique Gironde pourra se glorifier d’en avoir fini d'un seul coup avec la réaction et Vintransigcnce I "■0»'...
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
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