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La Petite Gironde, 3 juin 1876

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La Petite Gironde
3 juin 1876


Extrait du journal

nitô de son intervention, et il se rassit en rougis sant. Le baron, en dépit de Legris qui le suppliait de se calmer et de se taire, dit avec ironie au neveu du prieur : «Je m’explique aisément la vertueuse indignation de M. Léonce pour les ignobles menées dont je parle; mais cela changera sans doute... Comment pourraient-elles être vues sous les mêmes couleurs, par ceux qui on souffrent et par celui peut-être qui en recueillera le fruit ? Ce trait empoisonné, décoché à l’adresse de Christine et à celle de Léonce, parut les frapper l’un et l’autre en plein coeur. La figure de made moiselle de Barjac exprima une sorte de colère; celle du jeune nomme l’étonnement, le doute et l’inquiétude. Content de l’effet qu’il avait produit, Laroche-Boisseau allait risquer encore quelque mot perfide, quand le prieur se leva brusquement. «Une plus longue visite, dit-il, pourrait fatiguer M. le baron ; il est temps de nous retirer. . Je souhaite vivement que notre hôte se rétablisse, car, si je ne me trompe, le pardon des injures et la charité chrétienne ne l’ont pas encore suffisamment préuarô à comparaître devant son jugo. » Tout le monde était debout, à l’exemple du prieur. Christine, au moment de se retirer, s’appro cha du malade, et lui tendit la main, qu’il pressa contre ses lèvres. « Guérissez-vous bientôt, M. le baron, dit elle avec émotion, et personne, je vous le jure, ne verra votre rétablissement avec plus de bonheur tue moi ! — Je guérirai, Christine, répliqua Laroche Bois seau de môme; oui, je guérirai pour vous aimer toujours... et pour vous défendre contre vos enne mis. » La jeune châtelaine retira vivement sa main en balbutiant :...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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