Extrait du journal

8 Christine attendait avec anxiété l’explication de ces paroles ; son regard tomba sur Grand-Pierre et parut l’interroger. . ,, . , « Ce n'est pas ma faute, mademoiselle, je vous le jure! dit le valet avec désespoir en répondant a cette sollicitation muette ; j’ai ponctuellement exé cuté vos ordres; mais mon absence a duré bien plus -longtemps que je ne pensais. La nuit était noire, j’ai roulé plusieurs fois dans des ravins, j’ai du tra verser à la nage le ruisseau de Plein-Val. A Cransac, il m’a fallu de longs pourparlers avant de décider ce poltron de cabaretier à m’accompa gner avec son garçon et son âne... En revenant, . nous avons été retardés par mille obstacles... Aussi, lorsque nous sommes enfin arrivés à l’endroit où nous devions trouver le garde et sa fille, le jour commençait à poindre, et le malheur était accompli depuis longtemps. --Quel malheur? demanda Christine; vous ne voulez sûrement pas dire qu’il est arrivé malheur à...