Extrait du journal

— Parlez donc 1... Maître Barré ne savait que répondre. — Eh bien !... que voulez-vous que je vous dise, ma bonne madame Pascal ?... Ce reçu me paraît eu règle. — En règle ? — Oul-dà ! J’avoue que mon employé n’est pas répréhensible. — Pas répréhensible 1 répéta la brave femme, comme égarée. — Non. Sur la présentation de ce reçu, j’eusse payé comme lui. La fleuriste, torturée, se leva. — Enfin... quoi ?... Qu’cst-ce que tout cela signifie ? clama-t-elle d’une voix so nore. Il faudra bien qu’on s’explique, « à la fin des fins » 1 Encore une fois, et quand le diable y serait, je sais fichtre bien que je n’ai pas donné de reçu 1 J’avais deux mille francs. Je ne les ni pas reçus, je dois donc les avoir encore ! Elle s’interrompit, puis, avec des san glots, elle ajouta : — Cinq ans d’économies péniblement faites !... Mon argent ne s’est pas éva noui rien qu’en soufflant dessus 1... Tout va s’arranger, c’est sûr !... Seulement, c’est ce qu’on appelle un coup dur !... Ça m’a cassée, quoi I Visiblement, elle chancela. — Je vous demande pardon, reprit-elle d’une voix éteinte, Je... ne suis pas solide sur mes jambes 1... Je... permettcz-moi de me rasseoir. Maître Barré s’était approché vivement de sa cliente et lui avait donné un siège. — Voyons, voyons, madame Pascal, fit lo brave homme, remettez-vous, de grâce I Et, derechef, il pensa ; * Pauvre, pauvre femme ! Martyre ! » H reprit A haute voix |...