Extrait du journal

G’est dans quelques jours, le 30 mai, que l’admini'tration va, comme elle fait en général tous les quatre ou cinq ans, procéder au recensement de la population dans toutes les communes de France. Il convient de signaler le fait à l’attention du public, car trop souvent la population, dans les campagnes et dans les villes ouvrières, s’est méprise sur le caractère du recensement au point de chercher à s'y dérober ou même d’y résister par la force, comme il arriva à Toulouse en 1838 et à ClermontFerrand en 1811 : on avait alors commis l’insigne folie de penser que le recensement aurait pour conséquence de motiver une augmentation d’impôts. Or, il ne s’agit de rien de pareil. Si l’on cherche à établir d'une manière précise le chiffre îles per sonnes qui habitent notre pays, c’est que ce chiffre est nécessaire au gouvernement pour arriver à une juste appréciation des forces de l’Etat et à une répartion équitable des charges publiques; nécessaire encore pour fixer le nombre des députés de chaque département, et bientôt peut-être, si la proposition l.oustalot est adoptée, celui des conseillers géné raux. Il y a donc pour tous les citoyens sans excep tion un double intérêt, l’un fiscal, l’autre politique, qui leur commande impérieusement de faciliter les opérations du dénombrement de telle sorte qu’elles s’accomplissent avec le plus d’exactitude possible. Toute erreur commise est en effet de nature à aggraver les charges ou à restreindre les droits de tel ou tel département. 11 y a plusieurs modes de recensement. Autrefois, on comptait la population de droit, c’est-à-dire les habitants domiciliés ou établis à demeure fixe, qu’ils fussent présents au moment de l’opération ou temporairement absents; actuellement, c’est la po pulation de fait qu’on relève avec juste raison, car c’est la vraie. Pour la dénombrer, il faut que la constatation de la présence des individus se trou vant dans chaque commune à un moment donné se j...