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La Petite Gironde, 6 mai 1886

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La Petite Gironde
6 mai 1886


Extrait du journal

Grâce aux tapageuses folies et aux excitations cou pables de la presse révolutionnaire, beaucoup d'excellents esprits, même dans les milieux libé raux, même dans les groupes républicains, sont portés ù croire que les classes ouvrières sont tou jours dominées par les partis extrêmes, toujouv prêtes à donner raison à ceux qui les poussent à des revendications utopiques, toujours rebelles aux conseils de leurs véritables amis. C’est là, tort heu reusement, une opinion dont le pessimisme ne sou tient pas l’examen. A ceux que les prédications anarchistes épouvantent, nous pouvons affirmer que, au sein même des populations laborieuses, il existe des hommes d’ordre et d’expérience, qui, tout en travaillant sans relâche à améliorer la situation morale et matérielle de leurs frères, ne leur ménagent ni les vérités désagréables ni les remontrances sévères. C’est, notamment, le cas du groupe de travailleurs et d’employés qui rédi gent avec beaucoup de talent, beaucoup de courage et beaucoup de bon sens, le Moniteur des Syndicats ouvriers. A propos de plaintes formulées par les tisseurs de Lyon, notre confrère, au lieu de s'abandonner à des déclamations violentescontre les patrons, s’est enquis des causes de l’intense concurrence dont souffre l’in dustrie lyonnaise. Il s’est convaincu que tout le mal vient de la cherté de la main d’œuvre en France. Dans le Milanais, les tisseurs gagnent de 1 à 1 fr. oO par journée de douze heures, et les ouvrières de 0 fr. 80 à 1 fr. 10 en ville et de 0 fr. 30 à 0 fr. 80 à la campagne. En Allemagne, la moyenne des salaires ouvriers est de 19 à 25 fr. par semaine. Mais dans l'un et l’autre pays, les ouvriers ont une alimenta tion si maigre que des Français ne s’y habitue raient pas ; ils n’ont même pas le nécessaire, et ils envient le sort des nôtres. Ce qui est vrai pour les tisseurs est vrai aussi pour beaucoup d’autres in dustries. De là le succès de la concurrence étran...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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