Extrait du journal

gleterre donnaient raison à la dame, et 11 plupart des hommes donnaient raison au mari, l’ar malheur pour l'épouse économe, le tribunal de Middlesbrough est composé d hommes, et les juges n'ont pas hésité à la condamner. Le mari pourra toucher les mille francs, et Dieu sait à quel usage il va les employer I Peut-être, à bien examiner la chose, au rait-on dû l’obliger à ne point affecter ces fonds à d’autres dépenses que des dépenses domestiques, afin que chacun des deux époux en retire quelque profit. Mais dans le fond, et au point de vue du bon droit, le jugement est équitable : ce mari avait rai son de dire que cet argent avait été acquis au moyen d’un abus de confiance commis à son égard. Certes, il est trop juste qu’une femme mariée ait le droit de disj>oser à sa guise de l'argent qui lui appartient personnelle ment, ou de celui qu’elle a gagné par son travail ; mais qu’elle gratte sur l’argent ga gné par le mari seul, et remis par lui pouf une dépense déterminée, ce n’est plus de jeu. Ce n’est plus de jeu, car un mari a 1< droit d’être gourmand, par exemple, comme une femme a le droit d’être coquette. Or, supposez qu’il paie pour sa gourmandise, c’est-à-dire qu’il donne à sa femme dix francs par jour pour la table, trouverezvous convenable et équitable que Madame lui fasse faire deux repas de vingt-cinq sous, et s’achète avec l’excédent des ruban» ou des parfums ? Qu’elle exige sa juste part pour sa faiblesse particulière, rien de plu* juste ; mais s’il est entendu qu’il y aura cent francs pour la gourmandise, et cent francs, pour la coquetterie, il est peu hon nête à la coquette de faire jeûner le gour mand pour mieux s’attifer. Dans le cas qui nous occupe, la femme n’avait point péché par coquetterie, mais par avarice, ou, si vous trouvez le mot trop dur, par économie. Mais cela ne change rien au fond de la chose. Ce fut seulement plus heureux pour le mari, parce que si l’argent « ainsi gratté », au lieu d’être dé posé en banque, avait été employé en achat de fanfreluches, il nen aurait jamais revu la couleur. SIMPLICE....