Extrait du journal
une carte, une seule carte, cinq ou six personnes de la même famille ont pu avoir accès dans la salle, telle la famille Bidart qui, naguère, gagna le gros lot avec un seul billet; si bien qu’à huit heures du soir, il restait à peine deux rangs du haut de l’amphithéâtre à la disposition des au diteurs non munis de cartes et qui. au nombre d’un millier environ, posaient dans le vestibule, devant la porte, dans la rue. Quelques-uns de ceux-là attendaient de puis sept heures et demie I On sait le reste : la poussée formidable, l’entrée préliminaire de trois cents per sonnes dans une salle où il restait cin quante places libres, les efforts des commissaires pour caser les gens. Bientôt on vit des hommes, des icmmcs, des en fants, assis aux places du comité, sur tes marches de la tribune, sur le piano! Puis vint la fermeture de la porte du fond de la salle, puis l'invasion de la foule par cette porte démantelée... Alors, la salle se trouvant en communication avec le ves tibule, presque avec la rue, le brouhaha intérieur, le tumulte extérieur empêchaient é/idemment toute conférence sérieuse... ou même plaisante. Et le temps passait, et l'action de la police pour faire évacuer les abords de la salle était sinon impuissante, du moins très lente ; il fallut prendre un parti ! Le parti lut pris : on décida de ne pas donner la conférence ce soir-là : « C’est ce que j’ai annoncé, — m’écrit Laroche, à qui j’ai fait part des réclama tions de mes lecteurs et de mes lectrices, — à la partie du public qui pouvait m’en tendre et mccouter. Malgré le désir que nous avions de donner satisfaction aux gens qui s étaient déranges pour nous, malgré l’ennui que nous éprouvions clc la pose désagréable à laquelle nous les avions involontairement obligés, je ne crois pas qu’il eût été possible à mes camarades de chanter, à moi surtout de parler, dans de semblables conditions. Mais je liens à affirmer, pour répondre à ceux qui nous reprochent des retards, que nous étions tous arrivés à l’heure annoncée, militaire ment, quoi qu’on en ait dit. » Je suis navré de tous ccs incidents, et je m’excuse bien volontiers auprès des personnes, — les dames surtout, — qui se sont retirées pas contentes, mais en obser vant une attitude cor ectc et généralement très sympathique dont je leur sais gré. Pour les dédommager nous donnerons une ou deux conférences, mais alors sur caries d'invitation personnelle : des séances privées. » Cette dernière phrase donnera sans cloute salis.action à bien des réclamants. En tout cas, il ressort de cette aventure que personne n’est vraiment coupable : la seule cause du désordre a été le. succès excessif. Ça prouve que l’excès en tout est un defaut, comme dit le proverbe. Mais qui diable se serait douté qu’une simple conférence, et sur la Chanson, encore, pfirt soulever tant il ot ages !...
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
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