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La Petite Gironde, 7 novembre 1878

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La Petite Gironde
7 novembre 1878


Extrait du journal

uKS INVALIDATIONS ET LA RÉACTION Chaque fois que la Chambre invalide un candidat officiel du gouvernement du IG Mai, les journaux de là réaction ont un véritable accès de rage. En invalidant en bloc tous les candidats dits des affi ches blanches, la Chambre eût ménagé leur bile tout en accomplissant un acte de justice, car il n’en est pas un qui n’ait une part de responsabilité .dans les violences sans nom que commirent les nommes du 10 Mai. Si les candidats leur avaient t’ait défaut, ils n’auraient eu aucun prolit à commet tre ces violences. Invalider des députés qui ne doivent leur élec tion qu’a la corruption, qu’à une pression inouïe, qu’à des procédés renouvelés de l’empire, c’est, au dire de nos adversaires, mépriser la souveraineté du peuple, c’est la détruire. S’ils le croyaient, ils ne se mettraient pas tant en colère chaque fois qu’un député est renvoyé devant les électeurs. Ils se diraient: « Puisque les républicains travaillent pour nous, laissons-les faire ». Mais ils savent fort bien que leur sévérité pour les protégés du ministère Broglie-Fourtou, loin de détruire le suf frage universel, base de la souveraineté nationale, lui donne, au contraire, une force nouvelle. D’après les monarchistes, en annulant une élec tion, on déclare les électeurs « lâches, imbéciles, idiots, ignorants ». C’est là leur argument favori, et il n’a pas la moindre valeur. Les électeurs ne sont pas responsables des frau des commises, et étant donné ce qui s’est passé dans le département de Vaucluse, ne peut-on pas supposer qu’aucune élection de candidat officiel n’est exempte de fraude? Ce doute seul suffirait pour justifier une invalidation. Des hommes armés du pouvoir profèrent des menaces; des patrons exercent une pression sur leurs ouvriers, des propriétaires sur leurs fer miers. Si quelques électeurs succombent, ils ont tort, le vote étant secret; mais les véritables lâches...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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