Extrait du journal

Paris, 7 février, G b. s. Ça va mal, ça va même très mal en ce moment avec le saint-père. Nos relations avec son représentant, le nonce Ferrala, s’aigrissent do jour en jour, et vainement j’essaierais de vous dissimuler le grave péril qui menace les libertés de l’Eglise gallicane. Ne riez pas! Je sais que ces libertés sont un peu défraîchies et qu’on a l’air de revenir de Pontoise quand on en parle, mais je brave le ridicule. Pauvres libertés! depuis le jour lointain où elles lurent l’objet d’une déclaration solennelle de tout le clergé de France par l’organe de Bossuet, elles ont passé par de rudes épreuves et d’innombrables péripéties; elles n’en sont pas moins demeurées, et aujourd’hui encore elles constituent une notable partie de notre droit public et con tinuent à régler dans leurs traits essen tiels les rapports entre les deux pouvoirs civil et ecclésiastique. Elles établissent notamment la subordination complète du personnel épiscopal au gouvernement ; au point de vue temporel, elles consacrent le droit absolu de ce dernier au choix et à la nomination des évêques. Elles ont été la...