Extrait du journal

Sans dé ta chef ses regards de ceux de Burgoux, Claire étendit la main, et obéit. Le vent recommençait A souffler au dehors en violentes rafales, ébranlant les vieux bâtiments du château, et faisant frissonner les arbres du parc dépouillés de leur frondaison. Tristan s’était assis, face à 1 abat-jour de la lampe. D’un signe, il commanda à la baronne d’en faire autant. Il était arrivé vis-à-vis de Claire à ce degré de possession morale, qu’elle n’était plus susceptible que d’obéissance passive. Après un long silence, durant lequel Burgoux parut se recueillir, et ayant mis la main sur un guéridon ù sa portée : — Ecoute, Claire, dit-il à mi-voix, nous aurions peut-être un compte à régler en semble... Mais une chose plus grave m’a conduit jusqu'ici...Oh! je pense bienqu’aprôs tant d’années, tu ne t’attendais guère a ma visite. Le baron et toi vous me croyiez toujours là-bas, au bagne, à la Nouvelle, n’est-ce pas?... Claire fit un effort do volonté : — Jo lo croyais mort!... dit-elle. — Oui, c'est cela, reprit Tristan, tu me croyais mort ! Le baron avait trouvé ça tout simple, comme il m’avait déjà enterré lorsque, faisant mon service, j’étais au Mexique/ L’honnête homme prenait ses désirs pour des réalités... Mais je ne suis .pas venu pour parler de ces choses. Je t'ai trop aimée, j'ai trop souffert par toi... c’est enterré, tout cela... D'abord, où est mon fils, Jacques ? La baronne répondit d'une voix à peine intelligible: — A Férigucux, pour quelques jours. — Bon ! je sais que ce sera bientôt un homme. Je sais aussi ouo M. de Marzaç...