Extrait du journal
Discours de M. Jules Ferry. Voici le discours prononcé vendredi par M. Ju les Ferry à l'inauguration de la nouvelle Faculté de théologie protestante : Messieurs, : En venant remettre, au nom de l’Université, à la Faculté de théologie protestante de Paris l'édifice nouveau que le gouvernement de la République a élevé pour elle, je no puis oublier d’où elle nous I vient, et par quels liens étroits son histoire se rat tache à l’histoire de nos désastres et de notre relè vement. La tempête de 1870 vous avait déracinés: vous êtes une épave du grand naufrage, et pour cela même d’autant plus chers à notre patriotisme. (Applaudissements.) L’empire vous avait perdus, comme tout le reste: la République— cl, ne l’oubliez pas, la République libérale — vous a recueillis, reconstitues, appelés dans ce grand foyer d’ospril et tic science; elle vous y a offert un abri d’abord provisoire; elle vous donne aujourd’hui ces bâtiments simples mais spacieux, si heureusement placés pour les études paisibles et recueillies, tout à fait dignes, en un mot, de devenir votre installation definitive, j Vous avez ici, Messieurs, le caractère que vous ; aviez dans votre premier séjour. Vous êtes, à Paris comme à Slrasbou g, une Faculté mixte de théolo gie protestante. Le décret du 27 mars 1877, qui vous a fondés, insisteà dessein sur ie caractère essentiel de votre institution. Vous êtes une Faculté mixte, ce qui veut dire qu’ici l’on respire une atmosphère de large libéralisme et de saine tolérance, et qu’à cette porte s’arrête cet esprit sectaire, cet esprit ex clusif et jaloux qui est le rapetissement et, si j’ose le dire, le rachitisme de l’esprit religieux et la ca ricature de l’Evangile. (Applaudissements.) Ainsi, communions séparées, vous vivez ici côte à côte dans la jouissance de la liberté commune et des bienfaits du gouvernement, comme vos pères ont vécu, marché, lutté côte à côte, pendant trois siècles, dans la persécution et dans le martyre, i (Vifs applaudissements.) L’Université tient par-dessus tout à conserver à I la Faculté de théologie de Paris ce caractère qui lui fait tant d’honneur. Les Facultés de théologie, Messieurs, sont des établissements universitaires. Ce ne sont pas des séminaires. Elles peuvent vivre en parfaite harmonie avec les séminaires, comma 1 cela se voit ici même, où le séminaire reçoit de la I Faculté une hospitalité fraternelle. Mais* le semij nairc est une chose, la Faculté en est une autre. ! Nos Facultés ne sont pas des Facultés de secte,...
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
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