Extrait du journal
qu’il avait attendu la jeune fille dans la rue, la première fois qu’il l’avait suivie. Cela lui était arrivé souvent. Etait-ce de l'espionnage ? Non, non. Il aimait, il adorait Marie : mais Marie, qui avait été sa petito amie d’enfance, Marie ne l'aimait pas, peut-être même ne se sou venait-elle plus do lui, et il savait qu’elle en aimait un autre, et que cet autre était son amant. Il avait bien des choses à lui dire, à sa chère Marie ; mais se présenter chez elle 1 en avait-il le droit ? devait-il être aussi audacieux ? D’ailleurs, ne risquaitil pas d'y rencontrer l’autre ? Il eût été plus facile de l’accoster dans la rue ; elle l’aurait reconnu et n’aurait certainement pas refusé de l'entendre. E11 effet, c’était tout simple. Seulement, il était timide, timide à l'excès, comme le sont généralement ceux qui aiment véritablement. C#nt fois, s'encourageant, se donnant de la hardiesse, 11 avait été sur le point de se placer devant la jeune fille, de l’arrêter et de lui dire ; •< Marie, c’est moi, André Clavière, votre meilleur et plus fidèle anil ; il faut absolument que je vous parle, voulez-vous m'écouter ? » Mais au moment de l’exécution, tou jours quelque chose le retenait. Eh bien! oui, il n’usait pas, il avait peur. Que pouvait-il avoir à craindre, de quoi avait-il peur? Peut-être n’aurait-il pas su le dire exactement. Il avait à faire à Marie une révélation grave, et il frémissait, son cœur se bri sait en pensant que • cette -révélation causerait à la jeune Aile une horrible douleur. Et, en ce moment, n’ayant qu’à allonger le pas pour rejoindre Marie, la même crainte, la même angoisse qui l’a vait constamment retenu l'arrêtait en core. * • Furieux contre lui, H mordant les lèvres, il se disait : — Comme je suis faible 1 Je n’a» nt force ni courage t Le matin, tl avait remarqué que X...
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
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