Extrait du journal

— Alors parle, parle ! —11 y u des choses bien ennuyeuses dans la vie, et ce qui m’arrive me fait sentir cruellement combien il est dur de ne pus s'appartenir, de dépendre dea au tres. — Lucien, que veux-tu dire? — Que nous allons être séparés pour toujours. Le visage de la jeune fille s» couvrit d’une pâleur d'ombre. — Séparés pour toujours, répéta-t-elle d’une voix creuse... Lucien I tu ne me dis pas la vérité... — Malheureusement, la chose est réelle. — Ah I je comprends, s'écria-t-elle éperdue, tu veux me quitter, m’aban donner 1 — J’y suis forcé. — Oh I forcé I Dis donc franchement que tu as assez de moi, que je te suis une chaîne dont tu tiens à te délivrer. — Tu as tort de prendre la chose ain si ; je te le répète, je te quitte parce que J’y suis forcé. Elle secoua la tôle, elle ne le croyait pas ; son instinct de femme lui faisait deviner qu’il mentait — Je Buis rentré à Paris ce matin, con tinua-t-il, et à neuf heures je me suis rendu à mon bureau. Aussitôt mon di recteur m’a fait appeler et m’a annoncé que le conseil d’administration de la So ciété m’avait nommé directeur de notre succursale à Saint-Pétersbourg, et que Je devais me préparer à partir ce soir mémo. — SI belle qu’elle puisse être, U ne fallait pas accepter cette position. — Jo ne lo pouvais pas, elle m'est Im posée. — Mais on ne t'impose pas de m'aban donner ; je te suivrai à Saint-Péters bourg. . — C’est impossible 1 / — Impossible, pourquoi donc? ■ Il resta un instant tout Interloqué. r — Mai* U y. a le monde balbulâ-t-il ;...