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La Petite Gironde, 11 novembre 1900

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La Petite Gironde
11 novembre 1900


Extrait du journal

Les Ordres d’Appel. A la suite de l’avis inséré par la presse locale, les jeunes gens de la classe 1899 ainsi que les ajournes de celles de 1897 et 1898, pris bons cette année, ont dû retirer à la brigade de gendarmerie de leur rési dence leurs ordres d'appel, qui y ont été déposés à partir du 3 novembre. C'ctait la date indiquée par la note du lieutenantcolonel commandant de recrutement à Bordeaux, et on peut se demander, à ce sujet, si, dans le but d’éviter des erreurs aux conscrits des départements voisins, lisant les feuilles de notre che -lieu de sub division, — cas qui, d'une façon générale, peut se présenter dans toutes les régions, — il ne serait pas préférable que le minis tre de la guerre fixât lui-même, pour la France entière, le jour où ces pièces se raient mises à la disposition des inté ressés. On sait que, munis de cet ordre, qui leur donne droit au tarif réduit sur les chemins de ter, les jeunes soldats affectés aux corps de l’intérieur vont, du 14 au 16 de ce mois, rejoindre ceux-ci directement et individuellement. Il n’y a que cinq ans qu'il en est ainsi, car jusque-là ils étaient obligés de se rendre au bureau de recru tement de leur subdivision, tournant par fois le dos à leur garnison future, où ils étaient amenés, après la revue de départ, par des cadres de conduite envoyés à cet effet par les régiments destinataires. C'é tait l'application de l’article 20 de la loi du 24 juillet 1873 sur l'organisation générale de l’armée, qui prescrivait, en même temps, de distribuer aux conscrits, avant leur mise en route, les effets d'habillement nécessaires. Ce qui prouve une fois de plus combien le législateur a tort d’entrer dans les détails d exécution, c'est que ja mais cette formalité n'a été remplie, parce qu’on a reconnu que c'était véritablement impossible. Ceux qui avaient rédigé cet srticlc son geaient encore, sans doute, au temps où les recrues ne pouvaient voyager en dili gence et étaient souvent désignées pour des corps très éloignés de leur domicile. Il était évident qu'ayant à faire à pied plus de tientc étapes pour se rendre, par exemple, de Quimper à Lille, il était in dispensable de les grouper cn détache ments et de les munir de linge et de chaussure. Aujourd’hui, il n’en est plus ainsi et le procédé employé ne présentait guère que des inconvénients. La presse militaire fit une longue cam pagne pour triompher, en le faisant modi fier, de la routine administrative, et M. le général Mercier, ministre de la guerre, déposa, le 17 juillet 1894, puis fit voter par le Parlement une proposition, devenue la loi du 28 juin 1895, qui spécifie que « les jeunes soldats rejoignent directement et individuellement, au jour fixé par leur ordre d’appel sous les drapeaux, les corps ou tractions de corps auxquels ils sont affectes ». On évite ainsi des retards, des frais considérables au Trésor, de fortes dépenses aux conscrits, le déplacement pénible et onéreux de cadres de conduite, le danger, pour les jeunes soldats, d écarts pouvant avoir pour eux des suites fort graves, par exemple si, sous le coup de la surexcitation, ils insultaient ou frap paient les grades chargés de les diriger, et, enfin, on exonère la population des chefs-lieux de subdivision de ia charge du logement militaire. J'ai dit que l'ordre d'appel servait aux appelés à bénéficier du tarif réduit sur les chemins de fer. Ceux qui ont plus de 37 kilomètres à parcourir ont droit à l’in demnité kiiométrique, qui n'est jamais allouée pour les parcours effectués sur les routes ordinaires, et, à leur arrivée au ré giment, on leur rembourse les avances qu'ils ont faites pour payer leur voyage. Le cas où des jeunes soldats sont sans ressources a, bien entendu, été prévu, et ceux qui se trouvent dans ces conditions reçoivent, par les soins de l'intendance, une indemnité et un bon de chemin de lcr qui assure leur transport. L.es démarchés à faire figurent au dos de l'ordre d'appel. M. Paul Dernier, conseiller municipal de Paris, pensant qu’elles causaient parlois une véritable gêne aux intéressés, et critiquant la formalité du certificat d’indi gence établi par le maire, émit, il y a un an, le vœu que les conscrits fussent trans portés gratuitement par les Compagnies, qui seraient payées ensuite par l’adminis...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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