Extrait du journal

» Pour mériter la main de la belle et noble Chris tine de Barjac, il ne suffirait pas d’avoir une vie sans reproche ; il faudrait encore un nom pur, une grande naissance, tous les avantages extérieurs qui méritent la considération du monde. Quiconque, n’étant pas pourvu de ces avantages, voudrait abu ser d’un vœu inconsidéré, serait un misérable que tous les gens de cœur devraient repousser avec in dignation... Votre choix, libre et réfléchi, pourrait seul donner du prix à une pareille victoire. » En écoutant ces paroles prononcées d’un ton pas sionné, Christine ne put se défendre d’un tressail lement de joie. Evidemment, Léonce était le vainqueur de la Bôte ; mais un sentiment exagéré de délicatesse, provenant surtout de la position déshonorante de son oncle, l’empêchait de se déclarer. Mademoiselle de Barjac reprit les yeux baissés : « Je n’ai fait aucune réserve, Léonce, quand j’ai pris ce redoutable et solennel engagement Quiconque aura rempli la condition imposée sera en droit de réclamer l’exécution de ma promesse, et, quel qu’il soit, si humble, si basse même que soit son origine, je me résignerai à ma destinée, sinon sans regret, du moins sans plainte et sans murmure. » Léonce rêva un moment. « Cela ne suffirait pas, reprit-il enfin, à celui qui vous aimerait d’un amour profond, désintéressé......