Extrait du journal

— En ce cas, reprit Léonce, mademoiselle de Barjac voudra bien, je l’espère, m’accorder dans sa maison un petit coin où je puisse attendre jusqu’à ce soir les nouvelles qui me sont annoncées. Il me faut bien peu de place, et dès que la nuit tombera, si rien n’est arrivé pour moi, je compte me retirer en m’excusant de mon importunité. » Cette humilité navra Christine. « Léonce, mon ami, mon frère, reprit-elle, pou vez-vous me parler ainsi ? Restez dans ce salon, avec moi. Nous causerons de nos bons souvenirs d’en fance, il y a si longtemps que je n’ai eu cette satis faction!... Et puis, ajouta-t-elle d’un ton d’inquiétu de, en dépit de moi-même, cette sotte histoire que nous a débitée le chevalier ne peut me sortir de l’esprit; si mes craintes, absurdes sans doute, ve naient à se réaliser, ce serait une consolation d’a voir auprès de moi un ami dévoué pour me soutenir et me plaindre. — Mademoiselle n’a-t-elle pas, dit Magnac d’un air de dignité blessée, son écuyer d’honneur qui se croit fort capable de la protéger envers et contre tous?» Christine se pencha vers Léonce et se mit à lui parler à voix basse. Le jeune homme, embarrassé peut-être de cette interversion des rôles, répondait par monosyllabes; mais Christine, tour à tpur sou riante et mélancolique, ne se (décourageait pas, et insensiblement Léonce oublia ses préoccupations...