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La Petite Gironde, 13 avril 1886

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La Petite Gironde
13 avril 1886


Extrait du journal

Généralement, madame Daubcnton su retirait de bonne heure, lorsque sa toilette toujours riche et ses merveilleux diamants avaient été remarqués. Mais personne ne songeait à connaître la cause de ce changement, dans ce tourbillon de plaisirs. Par exemple, lorsqu’on eut appris qu’un grand liai allait avoir lieu chez le richissime armateur, on se promit bien d’observer plus attentivement la capri cieuse millionnaire qui se permettait de si grandes fluctuations d’humeur. La fameuse date tant attendue arriva enfin. A partir de dix heures', les équipages arrivaient do toutes les directions pour s’arrêter devant la maison de l’armateur. Jamais pareille affluence. Toutes les aristocraties bordelaises, aristocraties de la haute banque, du commerce et de l’industrie, s’y trouvaient représentées par leurs sommités, tan dis que le monde officiel s’y rencontrait également avec les représentants de la littérature et des arts. En outre. M. Daubenton se faisait présenter, par les consuls des différentes nationalités, les étrangers de distinction de passage à Bordeaux. Dès onze heures, le bal était en pleine animation. Dans les salons baignés de lumières, les quadrilles se formaient, les valses succédaient aux polkas, ma zurkas et redowas. au son d’orchestres mystérieu sement dissimulés dans les buissons do plantes rares et de fleurs exotiques... Puis, la frénésie de la danse s’emparant de tous, de joyeux essaims de jeunes gens, marchant, causant, glissant, s’enivraient de plaisir dans un immense tourbillonnement de gaze et de soie... Les hommes d’un âge plus avancé fréquentaient assidûment les buffets, discourant des choses de la h«prtducUon Interdite*...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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