Extrait du journal

— Nous avons perdu ma mère et ma marraine, monsieur... — Ces dames ne peuvent être loin, ma demoiselle, répondit Hubert. Ce parc n'est pas si grand que nous ne puissions les retrouver immédiatement. Mademoiselle de Manauro était très émue, elle balbutia : — Retournons, monsieur, je vous eu prie... Hubert so disposa à obéir au désir de sa compagne. Cependant, il lui fit une remarque : — îSi madame dcScrs-Dignac et madame votre mère, dit-il, ont pris une autre allée que celle que nous avons suivie, et si elles continuent leur promenade, elles seront nu bout du jardin alors que, rebroussant chemin, nous arriverons de vant la villa... Ce n'est point là le moyen de les rejoindre vite. Cette objection parut juste à Renée. — Vous avez raison, monsieur, lit-elle, marchons donc... Elle voulut, tout d'abord, forcer le pas, pour entraîner le jeune homme vers ses parents. Mais, plus fort que sa volonté, son cœur la retenait auprès de lui. Et, dans l’étroite allée, sous le chaste contact de leurs doux êtres, Hubert et Rouée frissonnèrent. L’Américain, cependant, tenta de faire renaître, entre mademoiselle Je Manaure et lui, la conversation. — Vous allez bientôt quitter Roy an, mademoiselle 1 interrogea-t-il, distraite ment. Renée, à ces mots, eut une petite se cousse nerveuse qu'elle ne put réprimer. — Oui, monsieur, répliqua-t-elle, dans une huitaine de jours nous abandon no tons ce pays. Ma mère est si effrayée du danger que j’ai couru sur cette nina-c,...