Extrait du journal

est sacrifiée à un caprice du moment. Après une victime, une autre. » Ils passent, ces larrons d’honneur, ces pires ennemis de la famille, pour qui rien n’est sacré, qui raillent toutes les vertus; Ils pansent, laissant derrière eux des larmes, des regrets, des dou leurs, et souvent des plaies saignante». — Hélas f soupira la jeune fille. — Celui à qui vous vous ôtes donnée, Marie, est un de ces viveurs éhontés que le inonde n’a pas besoin-de flétrir, car ils se flétrissent eux-mêmes. Et cependant il a pour mère une digne et noble fem me, qui n’a eu qu’un tort, celui de trop aimer son fils... Lucien Gervois vous a trompée en tout; il vous a caché son véritable nom. Lucien Gervois est un nom qu’il s’est donné pour vous. — Mon Dieu ! mon Dieu 1 murmura la jeune fille, ouvrant de grands yeux ahuris. — Il ne s’appelle pas Lucien Gervois, 11 se nomme Maxime de Rosamont, et, depuis qu’il a perdu son père, 11 y a huit ans, 11 porte le titre de comte. La jeune fille se dressa comme mue par un ressort, l’œil flamboyant. — Est-ce bien vrai, cela, dites, est-ce bien vrai? — Je ne dis que la vérité, Marie. Un tremblement nerveux secoua la jeune fille de la tête aux pieds, son vi sage se couvrit d’une pâleur livide et le feu de son regard s’éteignit. —11 est plus misérable encore que Je ne le pensais, gémit-elle. Et elle retomba sur son siège comme anéantie. — Ainsi, reprit André, après un bout de silence, vous no vous doutiez de rien? — De rien, répondit-elle. — 11 avait pris ses précautions pour vous empêcher de découvrir la vérité. — Ah I si j’avais su, si j’avais su... — Oui, si vous aviez su, vous auriez repoussé ses menteuses paroles d’amour avec Indignation, avec mépris ; vous ns l’auriez pas aimé. — Et le ne serais pw aujourd’hui dans...