Extrait du journal
rigoureusement, mais qui, -aujourd’hui, comme le réclame justement la République française., verront sans doute revenir à eux les suffrages de leurs confédérés. La part a été faite assez belle jusqu’ici au centre gauche, aux libéraux du groupe Lavergne et aux intransigents d’extrême droite pour qu’on récompense enfin l’abnégation de l’Union républicaine. *** Il est d’autant plus facile" d’accorder à ce groupe la satisfaction à laquelle il a droit, que l’alliance de la gauche et' des chevau-légers possède aujourd’hui la certitude mathématique du succès. Ce qu’il y a, en effet, de plus remar quable dans le scrutin d’hier, c’est un accroisse ment dans la moyenne des suffrages obtenus par la liste de gauche, à laquelle correspond, bien entendu, une diminution proportionnelle dans les voix de la liste réactionnaire, de telle sorte que l’écart moyen entre les deux listes, qui n’était d’abord que de six à sept voix, est aujourd’hui au moins doublé et nous garantit contre toute surprise. Chose curieuse, des no tabilités de la droite, comme (MM. Dupanloup, de Kerdrel, de Chabaud-Latour, qui avaient presque touché la majorité absolue, ont perdu un chiffre respectable de suffrages et sont relé guées assez loin sur la liste blanche, qui est close noblement par des notabilités encore plus considérables, MM. les ducs de Broglie et Decazes. Moins avisé que ses collègues, M. le Ministre des affaires étrangères n’a pas su retirer à temps sa candidature ; il s’est ex posé, comme il arrive, à être placé au dernier rang, et par conséquent h, être exécuté par ses propres coreligionnaires politiques, qui, ayant à rayer neuf noms, doivent supprimer ceux qui ont eu le moins de suffrages. La chute est cruelle. M. Decazes aurait pu se l’épargner, s’il avait persévéré dans l’attitude libérale qu’il •avait prise ou paru prendre un moment, au lieu d’épouser la politique réactionnaire de M. Buffet. Le sort de M. Wallon, qui s’est dé sisté dimanche, nous touche davantage. Nous n’oublions pas que cet homme estimable, mais doux jusqu’à la faiblesse, a été le parrain de la République, et nous regrettons vivement qu’il se soit mis dans une situation telle que les gauches n’ont pu le porter au Sénat. *** M. le duc d’Aumale, dont l’âme sensible n’a...
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
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