Extrait du journal

Louise secoua la tête tristement : — Avec vous, n’est-ce pas ? — Et pourquoi non ? voulez-vous me confier votre destinée? Je l’accepte et la ferai belle et heureuse à souhait. Le bras et l’épée sont à vous, le coeur aussi. Le nom de Coligny que je porte est d’une race assez illustre pour qu’une place me soit faite partout, brillante et enviée. Où que j’aille on m’ac cueillera, en Espagne comme en Italie, et assez de guerres menacent l’Europe pour qu’un gentilhom me de bonne maison y trouve aisément à se faire une fortune dans la carrière des armes, surtout quarid ce gentilhomme a fait ses preuves et qu’il s’appelle le comte Jean de Coligny. — Et mon fils ? dit-elle. — J’en ferai le mien. — Vous êtes bon et généreux, reprit-elle en ser rant la main de Coligny, mais je suis enchaînée ici par un devoir auquel, quoi qu’il arrive, je ne failli rai pas. Plus ma conscience troublée crie contre moi, et plus je me dois à eet enfant. Or, qui sait ? un jour peut-être, il n’aura que moi. Et d’ailleurs, ne fnssé-je pas retenue entre les murailles de ce château par le plus impérieux des sentiments, ja mais, sachez-le, je ne chargerais votre jeunesse d’un poids si lourd ! Une femme qui ne porterait pas votre nom, à qui votre loyauté vous attacherait d’un...