Extrait du journal

Deux Jours après, en effet, muni d'une permission de quinze Jours, il partit le soir pour Paris. Quelle joie de revoir ce vieux Paris où sa prime jeunesse s’était en partie écou lée 1 Quelle joie aussi de prendre à la Bastille le train pour Chenevlères I Comme il filait lentement, ce train... Mais André oublia tous ses chagrins, toutes ses douleurs s effacèrent quand 11 aperçut à la gare de la Varenne tante Nlnl rayonnante, ses beaux yeux si doux noyés de grosses larmes. — Mon André 1... Et elle le prend dans ses bras, se hausse sur la pointe des pieds pour mieux le voir, l'embrasser, lui dire toute la déli cieuse émotion dont son cœur est Inondé. Mais combien elle le trouve changé, ce grand et beau garçon; combien elle est triste et inquiète en remontant avec lui la colline de Chenevlères. — Tu as été malade, mon André, dit-elle en prenant son bras ; mais ici tu te re mettras. Hpgarde ; la Marne est toujours aussi belle, les coteaux que tu as parcou rus étant petit sont toujours aussi riants. Le bon air de ton enfance te guérira bien vite. Le regard mouillé, 11 les admire, tous ces coteaux ; 11 la contemple, cette belle vallée où, tout au fond, coule la Marne entre deux bergee galonnées; 11 les re connaît, tous cee chemins, tous ces sen tiers... et tout là-haut cette maisonnette toute petite se dressant au revers de la colline, près de l’église, comme un nid abandonné là. . Tout était préparé pour le recevoir. Le déjeuner était sur la table dressée avec symétrie. Tante Geneviève s’était iur* passé» «n cuisine; et pour taire honneur...