Extrait du journal

— Ah ! mon pauvre petit, je ne sera* heureuse, vols - tu, que lorsque j’aurai près de moi ta petite Madeleine. Le capitaine passa ses quinze Jours de permission dans la petite mafson de Che nevières, près de cette bonne tante Nlnl qu’il aimait de tout son cœur. Mais entre eux il ne fut plus jamais question de Sylvaine. Puis 11 rejoignit son régiment, promet tant bien à Geneviève do la prévenir aus sitôt qu’il aurait retrouvé Madeleine. Mais l’hiver vint... et aucune bonne nouvelle ne parvint à mademoiselle Dubreuil. Puis à l’hiver succéda le printemps, et la petite maison de Chenevières se rem plit de roses. Des fenêtres do la salle à manger la vallée apparaissait toute riante, et les co quettes villas de la Varenne et de Champlgny se détachaient lumineuses sous le clair soleil. Tout là-bas Paris surgissait comme un décor très lointain plein de brume. Depuis trente ans Geneviève vfvoit là, retirée et tranquille, ne possédant pour toute fortune que cette petite maison, le» 50 fr. qu’André envoyait chaque mois de puis qu’il était officier, et les produits de son Jardin qu’elle cultivait elle-même. En outre, elle avait fait l'acquisition d’une chèvre qu’elle menait quelquefois paître sur le revers de la côte ou dans les belles prairies d’Ormesson, tandis que, rêveuse, elle tricotait des bas de laine pour les en tants pauvres de Chenevières. Là elle était heureuse autant que peut l’être une femme seule, ne vivant plus depuis longtemps que de souvenirs, ne demandant rien à personne et ne rece...