Extrait du journal

— Voilà, messieurs, continua-t-il, voilà comment mon frère a agi envers ceux qu’il devait protéger, respecter et aimer. tVous connaissez ses crimes, ils sont épouvantables ! Le misérable a mérité tous les châtiments...Cependant, si,après l’avoir frappé ici, devant vous, comme je le voulais, ii avait demandé grâce; si, tombant à genoux devant scs victimes, il avait imploré leur pitié, leur pardon, j’étais, je vous le jure, j’étais prêt à lui dire : « Je n’ai pas pitié de vous, baron de Simaise, mais je suis plein de com passion pour votre femme et vos en fants, trois innocents. A cause d’eux, je me contente de vous avoir flagellé devant quelques hommes qui sont mes amis; je ne demanderai pas à la jus tice des hommes de vous infliger le châtiment de vos crimes... Que le voile épais qui le recouvrait retombe sur le passé; je ne vous pardonne point, mais je veux essayer d’oublier. Allez, baron de Simaise, allez... Ayez, le repen tir sincère afin de mériter un jour le par don du juge suprême. «Voilà ce que je lui aurais dit. Mais vous l’avez vu : comme la vipère sous le talon, et qui voudrait mordre encore, il s’est dressé devant moi, en lançant un regard de défi ! Il n’avait pas le remords dans sa conscience, le repentir dans son cœur! C’était la haine farouche, impuissante et monstrueuse qui éclatait dans ses yeux! Ah! le malheureux, son cœur est de marbre et son âme de boue!... Quelle sera sa fin ?... J’ai retrouvé ma femme et mon fils ; toutes mes colères sont apai sées. Ne voulant pas toucher aux inno-...