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La Petite Gironde, 16 février 1898

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La Petite Gironde
16 février 1898


Extrait du journal

Quant à l’insuffisance des ressources pour parer aux charges de l'avenir, c’est là que pourrait être la pierre d’achoppe ment pour le développement des institu tions de prévoyance. Il y en a malheu reusement un trop grand nombre qui ont fait entrevoir à leurs* adhérents des taux de retraite qu’il sera impossible d’ac quitter. Ce qu’il faut avant tout, c’est as surer aux Compagnies, aux Sociétés de prévoyance, la certitude de pouvoir tenir leurs engagements. Il n’y a pour cela qu’un moyen, c’est de les garantir contre la baisse du loyer de l’argent, c’est de les faire bénéficier d’un taux d’intérêt de faveur. La loi garantit un minimum de 41/2 0/0 pour les fonds versés par les Sociétés à la Caisse des dépôts et consignations. C’est sur les vives instances de M. le ministre de l’intérieur, qui a plaidé avec chaleur la cause de la mutualité, que les résistances du Sénat ont été vaincues. Certes, de graves objections pouvaient être faites. La lourde charge qui peut incomber de ce chef au budget rendait l’hésitation possible. Et pourtant, l’intérêt supérieur qui s’attache à la mutualité, les garanties de stabilité sociale qui sont les conséquences de son développement, nécessitaient le sacrifice qui sera imposé à la collectivité. Entre la thèse socialiste de l’Etat pro vidence, donnant tout à l’individu sans rien exiger de lui, et aboutissant fatale ment par là à la faillite sociale, entre cette thèse et celle du désintéressement absolu, laissant l’individu sans appui et sans aide, il y a place pour une autre conception, celle qui veut le développe ment de l’initiative et des énergies indi viduelles, et qui, pour les rendre plus fécondes sans cesser de les laisser libres, les stimule et les encourage sans se subs tituer à elles. C’est bien là le terrain sur lequel il faut se placer. M. Barthou a eu raison de dire qu’en assistant à ce mouvement des institutions de prévoyance il no fallait pas se contenter d’applaudir au passage, mais qu’il fallait leur venir résolument en aide, môme au prix d’un important sacri fice budgétaire. Nous aimons à constater que ce gouvernement, dont on travestit chaque jour les intentions et les actes, a su prendre résolument en main la cause des humbles ot des modestes qui travail lent et épargnent. Combien ils sont diito législateur, ce» 1 million 500,000 déposants qui ont su, par les économies réalisées sur leurs faibles ressources, constituer un fonds social de 250 millions, et qui prélèvent annuelle ment 22 millions sur leurs salaires pour se garantir contre les risques de la ma ladie et des accidents et assurer le pain de leurs vieux jours ! Adrien BASTID....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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