Extrait du journal

II n’jr a point de sot métier, dit un pro verbe ; il n’y a pas de métier désagréable, ajouterai-je volontiers ; il n’y a point non plus de métier fatigant lorsqu’on sait s’y prendre. Le tout est de la connaître, et de savoir la pratiquer. Un homme résolu à « ne point ficher une secousse » vit heu reux et coinortable quelque métier qu’il exerce, à la simple condition de l’exercer le moins possible et d’en cueillir les fruits, c’est-à-dire les bénéfices, en négligeant les autres formalités désagréables, telles que le travail. « Cela ne se peut pas ! » direz-vous. Er reur profonde : cela se peut fort bien, et se voit tous les jours. On pourrait citer des exemples notables et même illustres de fonctionnaires pratiquant avec succès le farniente le plus favprable à leur santé et à leur agrément ; mais ces exemples se raient moins frappants sans doute et moins démonstratifs que ceux des humbles, des petits. Ceux-là, aux yeux de tous, sont vraiment accablé* de besogne. Le fardeau de leurs devoirs professionnels, le caillou de leur labeur quotidien les écrase. Seule ment, comm-' le penseur, ils savent que ce caillou les écrase, et certains d’entre eux évitent d’être écrasés en ne se mettant point le caillou sur la Ute ni sur le dos. Voyez ce facteur rural en résidence à Sainte-Adresse, dont tous les journaux viennent de raconter les exploits négatifs. Entre tant de métiers et d’emplois divers que notre société civilisée comporte, il avait choisi de lui-même ou simplement accepté...