Extrait du journal

Oui, les plaisantins ont beau jeu avec l’agi tation féminine. La vieille gaîté nationale s'épanouit là-dessus, le cœur à l'aise. On nous montre une caricature où quelque robuste matrone installée à la tribune passe son poupard au président, fort empêché de lui offrir autre chose que le sein des commissions, et nous clôturons le débat par un éclat du rire. Il faut pourtant être sérieux de temps à autre, pour n’en pas perdre l’habitude. D’abord, tout n'est pas grotesque dans les revendications féminines, même sur le terrain politique. En Angleterre, les femmes font partie depuis i8q3 des Conseils de gardiens, sorte de Syndicats des paroisses et fabriques. Quand le projet de réorganisation des fabriques fut présenté à la Chambre des communes par M. H. FowIcr, il n'accordait l’électorat qu’aux femmes hors mariage, célibataires ou veuves. La Chambre n’admit aucune distinction et pro nonça, par surcroît, l'éligibilité. De tout temps, au delà de la Manche, les femmes ont été électeurs et éligibles aux Schnol Boords (Conseils des écoles), dont les attributions s’étendent jusqu’aux programmes, à la discipline intérieure, etc... On ne voit pas pourquoi les femmes de France ne joueraient pas un rô'e aussi utile que fécond dans ces petites commissions familiales, s’il nous pre nait l’heureuse fantaisie d’en créer. Un rayon p us • chaud de tendresse et de douceur se jouerait dans la salle un peu triste... On pour rait commencer l’expérience par les Sociétés de patronage de nos écoles laïques, qui utili seraient avec joie ces concours féminins....