Extrait du journal

— Eh bien ! madame, cria le baron d'une voix tonnante, je vais vous dire, moi, ce que vous semblez oublier... c’est que vous êtes une misérable coquine! A ces mots, la porte du cabinet où était Contran s ouvrit. Le jeune homme sortit et dit très crânement : — J’étouffais là dedans... Parbleu! mon sieur, vous me rendrez raison do votre grossièreté vis-à-vis de madame. Le baron répondit simplement : — Veuillez n’y pas compter, monsieur, je ne me bats pas avec les voleurs! — Misérable ! Contran s'avança sur le baron; celui-ci prit un revolver dans sa poche et visa le marquis : — Un pas de plus, et je vous lue comme un chien ! Leonora, atterrée, accroupie sur le di van, attendait la fin de celte scène, sans vouloir s’en mêler davantage. Après tout, tant mieux si un duel mettait lin à la si tuation I Eneas avait repris sa blague boulevardière; il déclara : — Pardon, mon cher, vous vous trom pez d’adresse. Je m’appelle le marquis d’Eneas. Ce soir, vous recevrez mes té moins. — Je sais très bien, monsieur, que vous êtes le marquis d’Eneas. Ne m'envoyez pas de témoins; je leur dirais que vous êtes un voleur! — Cessez, je vous prie, cette plaisante rie. Elle me déplaît... VoyonsI vous me trouvez chez votre femme, vous me pro voquez, nous sommes d’accord... Que vou lez-vous de plus? — Je vous ai déjà dit que je ne me bat tais pas avec... — Ah 1 ne me répétez plus cela, ou,...