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La Petite Gironde, 18 mai 1895

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La Petite Gironde
18 mai 1895


Extrait du journal

de cette manifestation, en dehors des mee tings, conférences et stations chez les mastroquets, est la visite au mur des fédérés, au cimetière du Père-Lachaise. L’année dernière, le ministre de l’intérieur, qui était alors M. Dupuy, avait interdit aux manifestants de s’y rendre en masse; il n’avait toléré que les visites individuelles. Cette année, les anciens fédérés espèrent sans doute que le cabinet sera de plus fa cile composition. Ils pourraient bien être déçus dans leurs illusions. L’honorable ministre de l’intérieur du cabinet Ribot a su déjà prouver que sa modération est loin d’être exempte de fermeté. Il n’est pas homme à laisser troubler l’ordre public et à tolérer des manifestations qui n’ont pour but avoué que de raviver le souvenir des jours les plus odieux de notre histoire et d’attiser les discordes civiles et les haines sociales dont les meneurs communards ou collectivistes se font un tremplin électoral....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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