Extrait du journal

•— N’est-ce pas d’abord une preuye ?... — Il y a des hasards... Le greffier eut un rire amer et re prit : , — Et si Hélène m’avait avoué sa fau te, sa liaison d’avant le mariage qui la forçait d’accepter comme mari le premier venu, un passant, un soldat, un chemineau, s’il ne s’en fût pas trou vé d’autres... Si cette liaison s’était continuée ensuite... Si j’avais suivi les coupables et tout vu...Si j’avais été sur le point de les frapper pour châtier l’outrage... et si, reculant devant un meurtre, un éclat, un scandale, trop lâche peut-être pour répandre le sang de l’homme qui m’avait fait épouser sa maltresse et de !a femme qui m avait apporté l’enfant d’un autre, j’avais préféré attendre, dissimuler pour mé diter à loisir ma vengeance et la pré parer avec une féroce lenteur, que di ra is-tu ?... Si plus tard, veuf enfin, j’a vais reporté la haine que j’avais pour la mère sur une Allé qui n’est pas la mienne puisqu’elle était conçue avant le mariage, m’accuserais-tu toujours...