Extrait du journal

me Delphine, bien pareille à sa mère, en avait souffert elle-même... Pourtant, Antoine, en voyant sa fille s’éloigner, éprouva un vaguo remords de la laisser rentrer chez elle, ce soir-là, et en pareille circonstance, sans lui avoir dit quelques mots. — Delphine ! fit-il. La jeune fille s’arrêta, surprise, heu reuse, déjà prête à rester là* à dire tout co qu’elle éprouvait, à confier au seul être de qui elle était en droit d’attendre des consolations, la douleur profonde qu’elle ressentait. Ah ! Dieu ! connue elle était reconnaissante déjà à son père, d’a voir compris qu’elle avait besoin plus que jamais, à cette heure, d’entendre une voix chère lut parler pour la rasséréner, pour la réconforter. Certes, Antoine l’ai mait, elle le savait; cil© n’en pouvait douter. Il l’aimait... à sa façon, c’est-à-dire «ans savoir ou sans vouloir manifester sa tendresse par des mots tendres, p; : des caresses paternelles, si douces, pourtant, et si appréciées par les Ames sensibles ! Mais il avait compris, sans doute,’ que, ce jour-là, il lui fallait donner du courage ù sa fille accablée, et l’exhorter à la ré signation par quelques paroles plus par ticulièrement affectueuses. Confiante, Del phine attendit. — Les Pascal nous ont bien accueillis ! dit le père Villette. — Oui, très bien î — Mieux que Je ne m’y attendais ! Ces paroles aigres froissèrent Delphi ne, qui n’avait jamais douté que loe Pas cal les accueilleraient très cordialement. Antoine reprit, uniquement afin de ne...