Extrait du journal

son C’était merveille que de voir grossir le plus mince incident, que de lui voir pren dre d’invraisemblables proportions sous la verve méridionale des orateurs. En France, sauf à Toulouse cependant, nous poussons les scrupules jusqu’à borner notre action, à la propagande auprès de nos électeurs : nous ne sommes ni dans le progrès, ni dans le mouvement; en Corse, il parait qu’un système d’ingénieuses ins criptions sur les listes permet d’augmen ter à volonté l’effectif de ses partisans ou d’éliminer de même un certain nombre de ses adversaires. Pour réussir, il suffit, dans la commune, d’avoir la municipalité à soi, et tel est le motif par lequel les man dats municipaux sont brigués avec tant d’ardeur. On met d’ailleurs son amourpropre à ne pas être en retard sur les pro cédés électoraux du voisin, et M. Luce de Casabianca nous a avoué que si l’on avait sensiblement majoré le nombre des élec teurs de Saint-Florent, c’était dans l’uni que but de rétablir l’équilibre rompu grâce au même procédé au détriment de son can didat par les maires des autres communes du canton. G est ainsi que dans l’ile, aussi bien du côté des conservateurs que du côté des républicains, le triomphe de la justice ne cesse d’être assuré. D’ailleurs, les sentiments d’une confiance réciproque ne sont guère développés chez les Corses : ainsi, dans la crainte, sans doute, d’être rayés d’une liste électorale, les sénateurs et les députés eux-mêmes ont pris la précaution de se faire à la fois inscrire sur plusieurs. Les exemples qu’on a cités n’ont pas été démentis. Que deviennent les fonctionnaires au...