Extrait du journal

— Est-ce qu’il y a aussi des ennemis de l’autre côté ? • — Oui, derrière un petit bois qui vous les cache... mais pas autant qu’ici... une troupe quasiment le double de la vôtre. — Ce n’est rien, on lui passera sur le ventre. — C’est ce que je me suis dit. — Vite! faites lever le camp! cria le roi. Alors, se ravisant, et de la main touchant le bras de celui qui s’offrait pour guide : — Tu dis vrai au moins? Ce n’est pas pour me tromper que tu es venu ici et pour nous mener tous à quelque piège? — Vous ferez mettre à mes côtés deux cavaliers le pistolet au poing, et à la moindre apparence quo j’aie menti, donnez-leur ordre de me casser la tête tout uniment! Mais si, par contre, je vous fais pas ser le gué sans mésaventure, j’aurai bien le droit de vous demander quelque chose? — Demande^moi ce que tu voudras ! Je viderai le fond de ma bourse dans ta main. — Gardez la bourse, messire. Ce que je veux, c’est un cjieval et une épée, et le droit de me battre avec vous. — Parbleu, c’est dit !... Je te garderai à mon côté. Aussitôt que la nuit fut tout à fait venue, les gens du roi levèrent le camp sans bruit, et quand toute la troupe fut rangée en boa ordre, le paysan prit la tête du cortège et s’enfonça tout droit devant lui, à travers bois. Les soldats suivaient à la file, le long d’un sentier étroit qui faisait vingt détours et ga gnait le bord de la rivière par l’épaisseur de la forêt. Le guide y trottait comme un lièvre sans hésiter jamais, bien qu’il fît noir comme dans un four. Quand on débouchait dans une clairière, on aper cevait au loin, çà et là, des points rouges qui pi quaient la campagne comme des gtiitoellosc c’é-...