Extrait du journal

vous m'expliquer votre présence à Be dous, votre arrivée soudaine? — Ces choses-là ne concernent que moi. — Vous êtes obligé de me répondre. Je parle au nom de la loi. — La loi ! la loi 1... Que m’importe la loi !... Tenez, voulez-vous boire un verre de vin blanc? Jean-Baptiste, avec sa nature de dogue, faisait en vain l'aimable, le familier, le gai compère. En approchant un troisième verre, il mit la main dans son gousset. Le douanier, qui n’avait pas bougé d’une semelle, se tenait roide et correct, n’em ployait avec soin que les formules sacra mentelles, les expressions de prudence et de sagesse. — Oh ! protesta-t-il, ne cherchez pas à me corrompre. Nous ne connaissons que notre devoir, nous, aussi pénible qu’il soit. — Eh bien ! au fait ! — Vous allez me suivre pour signer au bureau un interrogatoire sommaire. Pro cès-verbal est dressé contre vous. Vous aurez à répondre de votre fraude devant le tribunal correctionnel d’Oloron. — Allez au diable !... Je ne signe rien du tout. — Monsieur, j’ai été poli, j’ai montré beaucoup de patience... Tâchez de me garder le respect que vous devez au re présentant de la loi. — Quoi!... Je ne bougerais pas d’ici pour un boulet de canon. — Nous allons voir.., Carmagnol, qui n’avait pas d’argent à perdre, qui n’avait qu’à risquer tout au plus quelques jours de prison, préféra se réconcilier avec Casai, joindre sa destinée...