Extrait du journal

La Chambre a nommé aujourd’hui la commission chargée de l’examen des pro positions budgétaires pour l’année 189(5. La tâche sera très ingrate pour les commis saires qui ont été désignés. Ce budget se présente, en effet, dans des conditions où l’équilibre est particulièrement difficile à réaliser. Il y a à faire face à environ 24 millions de dépenses nouvelles et à 32 millions de diminution de recettes. Le gouvernement a eu le grand mérite de faire clairement apparaître les difficultés de la situation et de mettre eu lumière la nécessité d’avoir recours à des impôts nouveaux si on n’enrayait pas complète ment les augmentations de dépenses. Nous devons, en outre, lui rendre cette justice que s’il n’est pas arrivé à restreindre les dépenses dans la limite des crédits votés pour 1894, il a fait néanmoins de sérieux efforts pour ne pas augmenter dans de trop fortes proportions le flot montant des char ges publiques. Le budget de 1895 était en augmentation de 50 millions sur celui de 1894, qui luimême dépassait de 63 millions celui de 1893. L’augmentation pour 1890 est sensiblement au-dessous, puisqu’elle est évaluée à 23 millions 900,000 francs. Cette atténuation dans l’aggravation annuelle des charges budgétaires est-elle suffisante? Nous ne le pensons pas. On nous demande 13 millions de plus pour la guerre et 2 millions pour la marine, en nous annonçant, d’ailleurs, pour ce dernier ministère, un programme de dépenses beaucoup plus élevé. Sans doute les crédits qui ont pour objet de renforcer l’armée et la flotte sont de ceux que la Chambre votera sans hésitation ; mais a-t-on fait tout le possible pour cher...