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La Petite Gironde, 23 avril 1886

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La Petite Gironde
23 avril 1886


Extrait du journal

Le Générai Je Gonrcy. Nous avons dit hier quelques mots d'une accusa tion assez grave formulée par plusieurs journaux contre M. le général de Courcy, ancien comman•iant en chef du corps expéditionnaire au Tonkin, et nous avons conclu h la nécessité d'une enquête. Il semble que l'honorable général ne soit pas très désireux d’une mesure de ce genre, car certains autres journaux, qui r nt recueilli ses conlidences, la combattent en alléguant qu’il n'y u rien de sérieux à lui reprocher en ce qui concerne la dis parition de plusieurs documents officiels importants appartenant aux archives du corps expéditionnaire, et engageant dans une large mesure la responsabi lité du général. Nous ne sommes pas de l’avis de nos confrères. Une enquête nous semble d'autant plus nécessaire qu’on a lancé la candidature du général de Courcy, dont les tendances réactionnaires sont de notoriété publique, à l’ambassade de Saint-Pétersbourg, que tout le inonde croyait réservée à un républicain éprouvé, le général Billot. Il est donc intéressant de saveir si les qualités militaires et diplomatiques du général de Courcy sont telles que, malgré ses opinions, on doive lui donner la préférence sur le général Billot. Or, ce que nous connaissons par les journaux et par les correspondances de l’attitude du général de Courcy dans l’extrême Orient, et de l’usage qu’il y a fait de ses pouvoirs extraordinaires, nous inspire des doutes sur la compétence attribuée à cet offi cier général. On n'a pas oublié qu’envoyé là-bas après la chute du ministère Ferry et le rappel du général Brière de l lsle, alors que la paix était con clue et qu’il ne .restait plus qu’a pacifier le pays, le général de Courcy s’occupa beaucoup plus de cueillir des lauriers que d’assurer l’exécution du traité. Une tint aucun compte des représentations des...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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