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La Petite Gironde, 23 juillet 1886

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La Petite Gironde
23 juillet 1886


Extrait du journal

' * S’il s’était trouvé un observateur dans l’église, il aurait pu remarquer, assise près de la chaire, une jeune femme vêtue de deuil et la tête couverte d’un voile qui ne cachait pas cependant assez ses traits pour empêcher de voir qu’ils étaient tins et aristo cratiques. 11 aurait également pu s’assurer que deux religieux se tenaient immobiles à quelque distance d’elle : l’un, court et gros, paraissant avoir dépassé la moyenne de la vie; l’autre, mince et de taille plutôt grande que petite, n'annonçant guère Îilus de vingt ans. Le-plus âgé, qui n’était pas beau* ugeait de l’effet produit par les paroles de l'im pétueux Lincestre ; le plus Jeune, qui n’était ni laid ni beau, et dont la physionomie decelait un tempé rament mélancolique et sombre, exalté, fanatique, visionnaire, mystique et sensuel, dardait ses yeux nuirs, où passaient des éclairs ardents et passionnés, su a la jeune femme, ce qui aurait pu paraître étrange de la part d’un religieux. Apprenons au lecteur que celle-ci était la duchesse de Montpensier, fille du duc François de Guise et sœur du duc récemment assassiné. Née en 1552, elle avait donc trente-six ans; mais l’histoire nous apprend qu’à cet âge, quoique affectée d’une légère claudication, elle était encore très belle et désirable. Le moine âgé avait nom Bourgoin et était aussi prieur des Jacobins, ordre auquel appar tenait le jeune moine, nommé Jacques Clément. Ce dernier était né à Sorbonne, près de Sens, en 1567, et avait vingt-deux ans environ au moment où commence notre récit. L’hôtel de Montpensier donéiÿNéMdMi tettréitat...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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