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La Petite Gironde, 24 décembre 1875

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La Petite Gironde
24 décembre 1875


Extrait du journal

23 décembre. ""M. Alfred Naquet, qui n’est peut-être pas aussi pressé qu’on le croit de demander aux électeurs de Vaucluse le renouvellement de son mandat, et qui, dans tous les cas, ne se prête pas à un rapide épuisement de l’ordre du jour, a eu l’idée hier de provoquer un troi sième incident sur la Nouvelle-Calédonie, sujet plein d’à-propos, et d’interpeller le ministre de la marine. Heureusement, l’Assemblée, qui n’a plus de temps à perdre, a ajourné à six mois la discussion. M. Naquet aura le loisir de rema nier à l’aise le discours qu’il se proposait de prononcer. Le terrain se trouvant ainsi déblayé, on a repris les circonscriptions, mais, comme la veille, sans beaucoup avancer le travail. Et d’abord, il a fallu statuer sur l’amendement Vinay, relatif à la Haute-Loire, et dont le vote avait été suspendu par une série de propositions sur le mode de scrutin à employer. On a fini par se décider pour le scrutin secret avec appel nominal, qui a donné raison à M. Vinay contre la commission par 318 voix contre 287, ce qui dénonce la présence effective à Versailles de 605 députés seulement sur 710. Depuis la LoireInférieure jusqu’à la Marne, les propositions de la commission n’ont pas été contestées. Pour Reims, un député du centre droit, M. Perrier, a obtenu une mutation de canton; mais M. Benoist-d’Azy n’a pu faire remanier les circonseriptions de la Nièvre, où doivent être posées sa candidature et celle de son fils. **# On en est enfin venu, après avoir réglé le sort de dix-sept départements, à celui du Rhône, au sujet duquel se pose la question, si vivement débattue entre les ministres et le gouvernement, de savoir si les arrondissements de Paris et de Lyon ne doivent pas être assimi lés aux arrondissements ordinaires. Mais, dès le début, la discussion s’est heurtée contre une difficulté bizarre *, le gouvernement et la com mission n’étaient pas d’accord sur un point de fait, le chiffre de la population de Lyon, que le premier estime n’être que de 498,000 tandis que la commission l’évalue à 513,000. Ôette dissidence, qui paraît d’abord puérile, a son im portance, car si l’on adoptait le chiffre de l’ad ministration, Lyon perdrait un député et la...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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