Extrait du journal

LE MESSAGE DE M. WILSON . Paris, 24 Janvier. — Le Message du J président Wilson au Sénat américain est ; encore copieusement commenté, ce mutin, par nos confrères de la presse parisienne. Dans l’Œuvre, notre collaborateur Hen ri Lorin met en lumière les divergences Srofuodes qui existent entre les doctrines e l’illustre président Monroe et celles de son successeur, M. Wilson, et il ajoute : Le président Wilson, aussi bien, a défini en une phrase le* caractères essentiels de son Message lorsqu’il parle « des idées et des buts qui ont pris forme dans son esprit ». Quoi qu'il dise en divers autres passages, où 11 assure exposer franchement des réa lités, U développe toujours ses conclusions sur "le plan des théories Juridiques, tandis que le plan de Monroë était celui de la vie elle-même. Après plusieurs lectures très at tentives de son texte, 11 me serait absolu ment impossible d’en dégager aucune con clusion concrète. Quelle distinction de fait établir entre la force commune des nations qui lui parait la garantie souveraine de la paix future, et cette union des forces indi viduelles, autrement dit ces alliances qu'il condamne T Quand 11 souhaite une « paix sans victoire », — mot malheureux et qui a douloureusement surpris les alliés,— com ment peut-11 penser que les meurtriers du droit en viendront à une amende honora ble telle, qu’il ne serait pas nécessaire de les vaincre pour les amener au nécessaire respect d’autrui T Si le président voulait bien nous* faire connaître des intentions pratiques, dit en terminant M. Lorin, nous ne serions plus tentés d'affirmer que sa pensée évolue dans la doctrine pure. Son Message, en somme, est fort difficile à comprendre, car noue ne supposons pas un Instant qu'il admette l'I dentité des contraires, l’égale valeur du mal et du bien, et persiste à ne pas distinguer ceux qui ont voulu la guerre actuelle et ceux qui ont dû la subir. Le Petit Parisien écrit dans son édi torial ! Pour apprécier équitablement le Message de M. Wilson, après avoir fait les réserves de rigueur, il faut se demander s’il s’oriente vers nos propres doctrines ou vers celles de nos adversaires. La réponse n’est pas — I elle ne pouvait être douteuse. Sur presque tous les points, sinon sur tous, le président de la grande république américaine souscrit à no* conclusions et condamne Implicite ment ou explicitement les tendances Impé rialistes et la structure même des puissances du centre. Comment, au surplus, en eût-ll été autrement, puisque la démocratie amérlcalne^repose sur les mêmes fondements de volonté populaire que les régimes libéraux de l'Europe occidentale. De M. Compère Morel, dans l’Humanité, organe du parti socialiste : Ce n’est que lorsque l’Allemagne et ses al...