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La Petite Gironde, 26 août 1904

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La Petite Gironde
26 août 1904


Extrait du journal

les calamités sans nombre qui fondirent sur moi à la suite d une si fausse et si dé plorable démarche... Celle occasion fut Tune de celles où feu le Imron mon mari oublia d'une façon trop complète les égards qu'il devait au sexe faible en gé néral et à sa femme en particulier. J'eus très gravement à me plaindre de lui, plus gravement que tu ne pourrais le suppo ser. Mais il est mort... j'oublie mes griefs... paix à sa cendre!... bref, ma bon ne petite, profite d'une expérience acquise à nies dépens, et ne t'avise pas do faire un coup de té le en mettant-Flore à la porte! Tu me le promets! — Oui, ma tante... répondit machinale ment la jeune femme. — C'est bien convenu? — Oui, ma tante. En ce moment, la cloche du château, mise en branle, envoya dans l'espace ses joyeuses volées. Un piqueur expédié par M. de Talmay venait d’annoncer qu’avant une demiheure les chasseurs seraient de retour, et 10 maître d’hôtel faisait sonner le premier coup du repas du soir. Sylvanlre, légère comme une nymphe, quitta le sofa. — Je vais au salon, dit-elle, afin d’at tendre ces messieurs et d’être prête à les recevoir, et je te laisse le temps de mettre lu dernière main à ta toilette, qui parait un peu négligée, quoique charmante. Je te préviens, ma mignonne, que ce gris perle est sévère. Pourquoi n odoptes-tu pas le rose? C’est ma couleur favorite. En fin, tu as le droit de n’être point coquette, car tu es Jolie comme les amours de tou tes le» façons et sous tous les costumes. » Nous reprendrons demain l'entretien si intéressant que nous venons d’aban donner, et tu me raconteras d’une façon minutieusement détaillée les tic tac de ton petit coeur depuis le jour et l'heure où 11 «'est mis à battre pour le beau Georges. » Au revoir, ma tourterelle chérie. Vei’U bien sur tes regarde au souper, et...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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