Extrait du journal

— Je viens de tailler les lauriers, dit-il. Mais il se f:it tard, et je ne vois plus clair. Dans le jour mourant, les belles touffes luisantes des lauriers s’ali gnaient, symétriques, sur le terrain montant, au-dessus d’eux. Un peu plus loin, c’était une plantation de petits sapins aux cônes veloutés. On eût dit un champ d’arbres de Noël. Mais la note verte ne s’étendait guè re sur les cultures dépouillées par l’automne. I>a campagne brunie se dé veloppait mélancoliquement. A l’est-, la muraille de hauts arbres étagés sur la colline de là Gelle-Saint-Gloud paraissait déjà toute noire, tandis qu’à l’ouest, les futaies de Beau regard laissaient égoutter, entre leurs mas ses violettes, les ruisselcts rouges du soleil couchant. — Ah t l’hiver approche, observa Frédéric. Il contemplait Adeline avec le re gard insistant, mais passionnément soumis, d’un bon chien. Et le dévoue ment, la candeur de ces prunelles honnêtes, offraient quelque chose de si captivant à la pauvre fille qu’elle n’en pouvait détourner les yeux. — Si vous vouliez, pourtant..* mur mura lo jeune homme. Il ne chercha pas d’autre discours. A quoi bon ? Ne le comprenait-elle pas ? — Vous savez bien, mon pauvre Frédet, que c’est impossible, soupira-t-elle. •^-Comment ?... Vous me dite? en»...