Extrait du journal

rations, cessent d’être instinctifs pour de venir raisonnés, et paf là ils sont plus précieux et plus efficaces. Mais à côté de ces qualités morales accrues, il y a des besoins moraux accrus. Et ce serait une grave faute que de ne pas en tenir compte. Le marin n’est donc pas 'et ne peut pas être inconscient de la différence de régime qui existe entre le soldat et lui. Il sait cer tes, et mieux que personne, que les exigen ces du service ne sont pas les mêmes à terre et à bord, mais il attend l’égalité d’un système de compensations. D’ailleurs, à bord même, le marin des classes se heur te à d’embarrassantes contradictions. On dit au canonnier : « Un navire de combat est surtout une batterie; c’est du pointeur que dépendra la victoire. » On dit au tor pilleur : « L’électricité est l’agent universel et indispensable du combat ; sans elle, les tourelles ne tournent plus,* la transmission des ordres est coupée, la lumière s’éteint dans les machines, le gouvernail n’obéit plus, le navire est paralysé. De votre ha bileté et de votre vigilance dépend le salut du bâtiment. » On dit au timonier : « C’est vous qui assurez la transmission des ordres et des signaux. De votre savoir, de votre intelligence et de votre promptitude dépen dra peut-être le succès d’un mouvement de l’armée ou l’exécution d’un ordre décisif. » On dit au chauffeur : « La chaudière est le cœur du navire, et c’est vous qui en as surez le fonctionnement régulier. » Et à tous en chœur on répète : « Vouî devez être des hommes d’élite. » Cela, on veut qu’ils le comprennent. Mais cependant, à côté d’eux ils voient une spécialité assurément très méritante : celle des mécaniciens, qui a des soldes bien plus élevées et des con ditions d’avancement bien meilleures, et...