Extrait du journal

— C’est une farce, quoi! histoire de rire un peu ! ce que nous appelons une farce de fumiste!... Ah! elle est bien bonne, et j’en rirai longtemps ! — Une farce!... votre ivresse? demanda Ricardo devenu tout à coup sérieux. — Ivre ! fit Jacques en se mettant sur son séant et en contemplant le Mexicain avec des yeux hébé tés; qui est-ce qui est ivre ici? Est-ce donc vous, oncle chéri?... Vous vous calomniez, parole d’hon neur !... La farce? c’est le coup do pistolet tiré en l’air... Vous êtes un brave... on vous donnera la médaille... la croix d’honneur, tout le tremble ment... Vive la ligne!... et le Mexique ! Bonsoir, Ricardo chéri... bonsoir... Faites de jolis rêves. Et Jacques s’étendit sur son lit, et sans façon tourna le dos à l’Excellence. Un ronflement sonore — vrai ou simulé — fit croire à Ricardo que Jacques était endormi. Il haussa les épaules en signe de mépris. — C’est une brute! dit-il. J aime autant cela! Sur le parquet, à quelques pas du paletot de Jac ques, Ricardo vit un petit carton roulé. Qu’est ceci? murmura-t-il. Il se baissa et ramassa le carton. C’était un numéro de voiture. Xh! se dit Ricardo, je saurai où il est allô cette...