Extrait du journal

On nous écrit de Libourne : « La campagne électorale est ouverte dans l'arron dissement de Libourne. Partout, sauf dans le canton de Coutras, la réaction ose encore affronter la lutte. Ce nouveau coup d'audace n’est point fait pour nous déplaire; il démontrera une fois de plus ce que peu vent nos adversaires. Chose singulière, les candidats réactionnaires se présentent tous avec le même pro gramme politique ou plutôt avec la même absence de programme. Où est le temps où une profession de foi bonapartiste était, pour un candidat opposant, le meilleur dos saufs-conduit*! dans nos campagnes ! N’en déplaise au Journal de Bordeaux, le bonapartisme s’effrite; c’est une ruine... Accourez Esquissait, Chlcoux et Bénangeau ! » Eh bien ! non ! personne n’accourt plus. M. Troplong plie son drapeau, rentre son aigle; il n’a plus qu'une redingote grise : c’est tout ce qui reste de son bonapartisme. Dans le canton de Bran ne même — est-ce assez significatif — le candidat réac tionnaire n'est que la doublure de M. du Cheyron — un monarchiste ! — candidat incolore, d’ailleurs, et qui n’avait jamais tant fait parler de lui... J’allais ou blier de vous dire son nom : c’est M. Miailhe. Ce nom vous est inconnu, n'cst-ce pas Y Je ne suis pas plus avancé que vous. Sa vie date évidemment du jour où il a signé sa profession de foi. « Ces messieurs se présentent comme des candi dats d'affaires, des sauveurs, des réductions de la Providence, quoi ! Du gouvernement qu'ils mettront à la place de la République, si elle les laisse faire, ils n'en soufflent mot. C’est la faction flétrie par M. Dufaure: c'est le parti sans nom qui essaie de ressouder ses anneaux. Les électeurs diront le Ier août ce qu’ils pensent de ce nihilisme politique. » Le radicalisme pur a aussi son candidat dans l’arrondissement de Libourne, — rien qu'un. Mais pour un pur, c’en est un ! Et puisque, vu ses dimen sions, on ne peut l'escamoter comme une muscade, force m’est bien de vous dire son nom : C’est M. La croix (Frédéric), qui joint à ce prénom —amère ironie pour un radical! — celui de Santos. M. Lacroix se présente ert concurrence avec M. R. Chaperon — un...