Extrait du journal

Nous nous étions trop pressés hier d'an noncer la terminaison du conflit soulevé entre l’administration dos manufactures de l'Etat et les ouvriers fabricants d'allu mettes. Tout paraissait arrangé hier ma tin; tout a été remis en question hier soir. Le Conseil fédéral, qui s'est réuni, vers huit heures, au siège du Syndicat, route d'Aubervilliers, conteste l'exactitude des assortions contenues dans le rapport au président du conseil signé en commun par Ses représentants de l’administration et les délégués (les ouvriers, après vérification des feuilles de paie. A l’en croire, la moyenne des salaires no serait pas telle çuH'3 constatée lirTiommtssren. Tout ru moins, le chiffre de 5 fr. 35 par journée de travail ne serait obtenu, avec l’emploi des Dois français, que par un surmenage très préjudiciable à la santé des ouvriers. Bref, le Syndicat réclame une augmentation des salaires qui est due, affirme-t-il, aux ou vriers, en vertu de l’accord de 1893, attendu que les déchets seraient actuellement bien supérieurs à la limite de 10 0/0 qui avait été fixée par la convention d’il y a deux ans. A la suite do la réunion, un télé gramme, tenu secret, a été expédié à toutes les manufactures d’allumettes de province. Il est vraisemblable qu’il a pour objet de les inviter à se tenir prêtes à faire la grève si elle est votée par l’assemblée générale qui va se réunir ce soir. En somme, les ouvriers ont désavoué les dé légués qu’ils avaient chargés eux-mêmes de soutenir leurs intérêts. Et pourtant, il ne s'agissait dans le cas présent que d’un point de fait facile à éclaircir de bonne foi. Mais la bonne foi est-elle la plus forte lorsqu’elle se trouve aux prises avec l’in térêt personnel ? • * • On trouvera plus loin l’allocution adres sée à M. de Bismarck par l’empereur Guil laume au cours de la visite qu’il lui a faite hier à Fricdrichsruhe et la réponse de l’exchancelier. Pour un philosophe, il y a une sorte d’amère ironie dans ces congratula tions admiratives débitées par le jeune souverain au visage du vieux serviteur dont il s’est débarrassé si brusquement et si...