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La Petite Gironde, 28 octobre 1891

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La Petite Gironde
28 octobre 1891


Extrait du journal

il darda ses yeux gris sur la face de l’inva lide. — Oui, reprit l’autre, je suis allé à Paris, j’étais à bout de patience. Dans le premier moment de son départ, j’étais, comme toi. exaspéré contre elle, mais pour d’autres raisons... Quand on aime ses parents, on no les quitte pas sans crier gare. Et dire qu’elle ne m’a pas même averti, moi, son oncle! Ello savait pourtant bien que, quoi qu’elle eût fait, je ne l’aurais pas lapidée. Tu pou vais lui fermer ta maison. I.a mienne luiétait ouverte l J’étais donc dans une colère à ne pas me connaître. Et puis, j’ai réfléchi. Je me suis dit qu’il avait dû se passer quelque, scène entre vous; qu’elle est aussi hère que toi. qu’elle n’entendait pas s’humilier et peut-être qu’elle craignait de nous fâcher en venant se réfugier chez mol ! Je me sut* dit encore qu'elle ne voulait pas rester trop près d’Orchamps... qu’elle avait peur de son ancien. Les Morand ont la tète près du bonnet, un m’a conté que la veille de son départ Pierre était venu et l’avait malme née... Enfin, est-ce qu’on sait les idées qui couvent dans une tête de vingt ans ? Je suis donc parti. Il m’est Insupportable d’igno rer ce qu’elle est devenue, de penser qu'elle souffre peut-être, qui sait ?... qu’elle man que de tout! J’ai rôdé huit jours dans Paris. Je suis allé chez tous nos pays, chez les gen> à qui elle aurait pu s’adresser. Personne n’en a entendu parler. il s’emporta : — C’est à so casser la tête contre le* murs, reprit-il. Comment! tu l’avais là, une petite que nous avons élevée, qui ne nous a donné que des satisfactions, notre joie à tous, la gloire de la maison, quelque tu en penses; et tu ne pouvais pas la gar der, ou si elle partait la surveiller, la sui vre, afin (le savoir où elle allait, quand ce n’aurait été que pour connaître l’homme qui la volait! Ah! celui-là, qull prenne garde... Quand je le connaîtrai... quand je saurai par quel moyen il nous l'a prise, perdue ! — et on le saura un jour... tout so sait à la fini — il passera un mauvais quart d’heure... ou c’est que je n’aurai plus de sang dans les veines... quand Je devrais 4e tuer de mes mains I Le vieux Juuàset fit un geste de doute. ' tiMWfr MKROUVeu...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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