Extrait du journal

Tout ce mécanisme paraît très simple. Mais ce qui l’est moins, ce qui manque de clarté et de sincérité, c’est le calcul de répartition des sièges au prorata des voix obtenues par chaque liste. Il n’y au rait pas de difficultés si l’électeur votait pour une liste entière, mais il faut comp ter avec les coups do crayon : l’un vote avec la liste socialiste pour 4 radicaux et 2 socialistes; un autre, avec la liste radicale, pour 4 républicains et 2 radi caux; un troisième, avec la liste conser vatrice, pour des républicains et des con servateurs; Les voix n’en sont pas moins attribuées à la liste seule, alors que les candidats de celle-ci sont en minorité ou rayés. Je pense que nous trouverions d'autres inconvénients si nous entrions dans les détails de la réforme. Celui que je signale suffit pour la juger. Il est vrai qu'on dit qu’elle n’est pas pratique, que le corps électoral ne e’en accommoderait pas; on vous accuse d’être routiniers, et on invo que victorieusement l’exemple de la Bel gique. La Belgique a. en effet, adopté la représentation proportionnelle ; c'est le parti clérical qui en profite et qui est devenu maître du pays. Est-ce pour arriver au même résultat que des républicains, des radicaux et des socialiste» associent leurs efforts ? Non, n’est-ce pas ? Eh bien ! il y a mieux à faire que de faire un saut dans l’inconnu et de s’exposer aux surprises : c’est, si l’on veut l’expression sincère de la majorité et de la volonté du pays, d'instituer le vote obligatoire, avec ou sans le scrutin de liste. Toutes les combinaisons d'à côté ne sont que dos expédients inutiles ou dangereux. Théodore GIRARD. Stnateur des Deux-Stvree. LE SAUMON POUR RIEN...