Extrait du journal
Ce fut, en vérité, une délicieuse halte sur l’aride chemin de sa destinée, celle que fit Rose entre ses nouveaux amis. Bientôt elle les aima profondément, et ils le lui rendirent. Il ne pouvait y avoir nu monde d’êfros plus dignes de justifier le culte né dans cette âme candide. Madame Moirfagney était restée veuve, très jeune, d’un médecin de grand mérite, mort pour ainsi dire sur le champ de ba taille, car il avait succomlfé aux suites d’une piqûre anatomique. Victime de son dévouement à la science, ou plutôt aux malheureux qu’il cherchait incessamment à soulager, le docteur Claude Montagney laissait sa femme et son enfant, alors âgé d'environ trois ans, dans la situation la plus précaire. Il ne possédait, en effet, aucune fortune personnelle, et no s était pas enrichi en soignant les pauvres, ses clients de prédilection. Pour d’autres, c’eût été la misère avec le désespoir. Mais la jeune veuve était une nature admirablement trempée. Douée d'un es prit sain et bien équilibré, elle savait que l’on ne fait rien dans notre société mo derne, où la lutte est si âpre, qu’à force de courage et de patient labeur. Elle avait un remarquable talent d’éventailliste, utilisé avec succès avant son mariage. Sans l’ombre d’hésitation, ses larmes à peine essuyées, elle reprit ses pinceaux et se mit en devoir d’ajouter aux revenus très restreints qu elle tenait do sa famille, des gains suffisants pour vivre avec di gnité et faire élever sqn petit Jean, en qui se manifesta de bonnt heure la vocation paternelle. , Quelque douloureuse appréhension qu'elle eût des dangers d’une carrière qui lui avait si prématurément enlevé le mari qu’elle chérissait, madame Montagney Avait trop »u fond dé l’âme 1» sublime...
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
En savoir plus Données de classification - thomson
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